Fun Facts

Vivre dans un pays qui n'est pas le sien est un émerveillement et une découverte de chaque instant. Certains aspects nous font regretter là d'où on vient tandis que d'autres nous font dire 'On n'est pas bien là, quand même ?'. Après bientôt trois mois passés au pays de la Perfide Albion, voici une liste non-exhaustive des choses typiquement anglaises qui m'ont agacée, fait sourire, tiquer...

• Les transports coûtent extrêmement cher ici (un peu moins de £20 la carte de bus hebdomadaire) mais ne pensez pas une seconde à frauder (mais n'est-ce pas une manie typiquement française ?). En montant dans le bus, par l'avant donc, vous devez soit vous acquitter de quelques pièces de monnaie en annonçant au chauffeur la station à laquelle vous descendez soit lui montrer votre carte de bus qu'il regardera attentivement pour s'assurer de sa validité. La sortie s'effectue aussi par l'avant dans la majeure partie des bus et les gens disent toujours merci ou au revoir au chauffeur. Comme s'ils n'étaient pas assez polis comme ça, les Anglais font aussi la queue à l'arrêt de bus.
• Même s'ils sont plutôt courtois à bord d'un bus, il semble qu'ils perdent tout savoir-vivre au volant de leur propre voiture. J'ai rarement vu des voitures s'arrêter pour laisser un piéton traverser et si, par malheur, vous vous étiez déjà engagé sur la chaussée, ils n'hésitent pas à accélérer tout de suite après votre passage, comme agacés par les quelques secondes que vous leur avez fait perdre.
• Pour continuer dans les transports, il est commun de réserver un taxi par téléphone. Il existe une petite dizaine de compagnies privées sur Leeds, moins chers que les taxis noirs et blancs de la ville (qui se hèlent ou se prennent directement aux stations dédiées). Oh, et ne vous avisez pas de vomir dans un taxi, il vous en coûtera la modique somme de £65, c'est toujours bon à savoir...
• Le flegme britannique est sûrement un des symboles les plus glamour de ce pays. Oubliez. Tout de suite. A part Jude Law et les deux princes là, vous ne trouverez pas de gentleman en costume trois-pièces. Vous aurez plus de chances de croiser des 'chavs' (les 'racailles' locales) et des hommes qui ont l'âge d'être votre père complètement saouls un soir de semaine.
• Les Anglaises, comme dit dans le post précédent, sont une espèce à part entière. Au-delà de leur propension à faire la fête tous les soirs de la semaine (et donc, de boire à outrance, cela va sans dire), ce qui m'interpelle bien plus, c'est leur résistance au froid. Ou plutôt par la résistance à laquelle elles veulent nous faire croire, parce que, soyons d'accord, on ne peut pas s'habiller en mini-robe décolletée sans manches et 'oublier' ses collants et son manteau quand il fait -5 la nuit tombée.
• Qui dit hiver dit neige, vent qui fait pleurer, températures glaciales (ici plus qu'ailleurs) et donc rhume et se moucher. Horreur. Sacrilège. On ne se mouche pas en Angleterre (si vous le faites, on vous regardera très bizarrement), on renifle bruyamment et on avale tout naturellement. Quelque chose me dit que les bonnes manières ne sont pas une invention anglaise !
• Vous pensez que la cantine de votre collège était infecte ? Venez faire un tour dans les écoles anglaises pour voir. Au menu du jour (et des quatre autres jours de la semaine) : de la purée, des frites, du hachis parmentier et des pommes rissolées. A croire que les commerçants de pommes de terre ont passé un deal avec les cantinières... Quand vous étiez petit, vous preniez une pomme, un yaourt ou une salade de fruits au dessert mais les petits Anglais, eux, terminent toujours leur déjeuner avec un paquet de chips. Gavés dès leur plus jeune âge, en somme. Ce qui nous amène au point suivant...
• L'Angleterre me fait parfois penser aux Etats-Unis. Surtout par rapport au poids moyen de l'Anglaise moyenne. A Paris, les gens ne sont pas tous sveltes et ne mangent pas tous de la salade sans sauce mais je n'ai jamais vu autant de personnes grosses qu'à Leeds. Pas grosses 'ohlala, j'ai mangé trop de chocolats, j'ai pris 900 grammes', elles sont grosses... grosses. En surpoids. Obèses. Aucun jugement de valeur, juste un constat bien sûr. (Ou pas.)
• Une des choses que la France possède de plus que l'Angleterre et pas des moindres : une bonne paire de volets. Ou de stores, je suis pas chiante comme fille. Ca peut être un détail pour vous (dédicace à France Gall) mais quand, en plus, on possède une grande fenêtre et des rideaux blancs (soit l'invention la plus stupide du monde), la grasse matinée, vous pouvez l'oublier.
• Une autre chose que les Anglais ne connaissent pas : la bise. Ces chers bisous bien français m'ont causée une poignée de situations cocasses et de fous rires !
• Revenons à l'alcool, un liquide bien important dans la vie de l'Anglais moyen. En même temps, quand une demi-pinte coûte un peu plus d'une livre et un verre de Coca, un peu moins de trois, y a peut-être un problème quelque part... Tout le monde boit de la bière ici. Les jeunes, les vieux et même les filles. Mais les pubs vendent aussi des cocktails... en pichet. Oui, comme ceux de la cantine. On est loin des Cosmopolitans chic de Sex & The City. Autre chose étonnante : les Happy Hours sont à l'envers ici. Si, en France, on se presse pour commander son Mojito avant 19 heures pour le payer 4 euros au lieu de 9, ici les bières baissent au prix d'une livre dans de nombreux pubs après 21 heures.
• En fait, pour une livre, vous pouvez acheter bien des choses en Angleterre, du moins à Leeds. On trouve en effet des magasins 'tout à une livre' qui ne vendent non pas des vieilleries ou des jouets cheap (rien à voir avec La Foir'Fouille donc) mais des produits de la vie de tous les jours, de la vaisselle aux chips, du gel douche de marque aux pansements anti-ampoules.
• Deux choses que les supermarchés anglais ont de plus que les nôtres : les sacs plastiques... et les médicaments. Du moins, ceux qu'on peut vendre en libre-service bien sûr. Ils sont rangés bien soigneusement à côté des lingettes démaquillantes et des couches pour bébé. La première fois, ça surprend toujours. Quant à ceux délivrés uniquement sur ordonnance, ne cherchez pas une 'vraie' pharmacie dans la rue, vous n'en trouverez pas. Repérez plutôt un magasin Boots, on pourrait comparer cette chaîne à nos Séphora, en beaucoup plus grand et vendant en plus... des tampons et des sandwiches. Il y a un coin 'prescriptions' derrière le rayon L'Oréal ou Rimmel.
• En France, le dimanche rime souvent avec sieste, tenue douteuse, ennui... Ici, le dimanche est (presque) un jour comme les autres : tous les magasins et restaurants sont ouverts, un vrai bonheur.
• Période de Noël oblige, les fêtes de fin d'année méritent elles aussi d'avoir leur point. Les Anglais ne sont pas très 'boîtes de chocolat' (d'ailleurs, les Ferrero Rocher et autres Quality Street sont au moins deux fois moins cher ici), ils préfèrent envoyer des cartes. Et le choix est vaste, les cartes sont très travaillées, très soignées, on trouve beaucoup de papeteries qui vendent toutes sortes de papiers-cadeaux, de rubans, de stickers. Les serveurs chez Starbucks et les caissières de mon supermarché ont commencé à porter un bonnet de Noël, Christmas is in the air...

Let it snow

Le fléau de la France, tout le monde le sait, c'est la grève. (D'ailleurs, y a pas un p'tit mouvement de social de prévu, amis cheminots ?)

Celui de l'Angleterre, c'est... la neige. Oui, cette fine poudre glacée qui s'immisce dans le cou et sous le jean, qui fait le bonheur des enfants et qui ruine vos jolies chaussures, une fois piétinée et transformée en mélasse grise, réussit à paralyser un pays tout entier, un peu plus de 24 heures après son arrivée.

Leeds city centre, décembre 2010.

Les écoles ferment les unes après les autres, comme autant de lumières qui s'éteignent après une coupure de courant généralisée, la moitié des lignes de bus est perturbée (l'autre moitié est tout simplement suspendue), les trains traînent le pas (quand ils ne sont pas annulés !) et ce soir, deux des aéroports majeurs du pays (Gatwick et Edimbourg) sont fermés.

Quant à moi, je ne travaillerai pas demain. A la place, je me prépare à une joyeuse bataille de boules de neige et ce, en étant payée 16 livres de l'heure. Vive la neige !

Devinette

Je suis souvent blonde, parfois avec des extensions, parfois décolorée.

Je suis loin d'avoir une taille mannequin mais ça ne m'empêche pas de porter des mini-jupes.

Je sors toujours jambes nues, qu'importe la météo.

J'ai le teint orange.

Je bois. Tous les soirs. Beaucoup (trop).

Qui suis-je ?

Quand on vient d'un autre pays, a fortiori d'une ville, Paris, qui prône le bon goût en général et les silhouettes impeccables, les Anglaises font partie du choc culturel quand on arrive au pays de la Perfide Albion.

Pourquoi s'habillent-elles aussi court ? N'ont-elles pas froid ? Pourquoi boivent-elles autant ? Qu'est-ce qui les fait rire si fort ? Connaissent-elles les collants ? Amusantes, agaçantes ou intrigantes, ces filles-là font assurément parler.

Leeds VS Paris

Je profite de mon retour en France pour les vacances de la Toussaint (half-term, qu'ils disent ici) pour me rendre compte que... oui, Leeds va me manquer !

Paris et Leeds, c'est un peu le pot de fer contre le pot de terre, et pourtant... Vous connaissez, vous, des équivalents de Primark, Urban Outfitters et Topshop en France ? (Ce point-ci fera l'objet d'un post à lui tout seul. Evidemment.) Des gens qui vous disent "Oh, sorry" alors qu'ils vous ont à peine bousculée et "Thanks" au chauffeur de bus quand ils descendent ? Des pubs où on mange de la bonne nourriture anglaise pour le même prix qu'un menu au McDo ? Des supermarchés qui ferment à 23 heures, voire qui sont ouverts 24/7 ?

Mais Paris, c'est aussi... le H&M par Jean Nouvel qui a ouvert sur les Champs-Elysées et que je vais aller m'empresser de visiter, l'exposition de Karl Lagerfeld à la Maison Européenne de la Photographie, retourner chez mon japonais préféré (je n'ai trouvé aucun restaurant de sushi ici !), un bon steak tartare, une météo un peu plus clémente, (entendre) parler français, les euros !, des amis en chair et en os, les petits plats de ma maman (je digresse...), le métro qui pue toujours autant, la mauvaise humeur légendaire des Parisiens, le petit salon au premier étage du Ladurée rue Royale, une baguette et des viennoiseries dignes de ce nom !! (ceci est un cri du coeur), la vue à couper le souffle sur la Tour Eiffel à la sortie du métro Alma-Marceau, le Printemps Haussmann... On ne tourne pas aussi facilement le dos à la plus belle ville du monde.

Les jardins du Petit Palais, juillet 2010.

#1

27 janvier 2010 : "Mademoiselle, vous avez fait acte de candidature pour un poste d'assistant au Royaume-Uni" Londres en premier choix, le Yorkshire (et plus précisément Leeds) en deuxième et l'Ecosse en troisième. Fingers crossed !

01 juin 2010 : "Dear Jessica, we are pleased to confirm that your dossier has now been sent to a school in the following area : region no. 16"

Hein ? Quoi ? Pourquoi je n'ai pas eu Londres avec mon dossier en béton ? Bon, bah, Yorkshire, me voilà !

09 juillet 2010 : après des centaines de consultations quotidiennes de la boîte mail, ma mentor teacher me souhaite la bienvenue à... Leeds ! 770 800 habitants, troisième plus grande aire urbaine de l'Angleterre, élue meilleure ville du pays par Condé Nast Traveler, connue pour sa vie nocturne, à deux heures de train de Londres et de Glasgow (merci Wiki) : Leeds, j'arriiive !

29 septembre 2010 : après un été de recherches immobilières acharnées, je pose enfin mes 40 kilos de bagages (on ne se refait pas !) dans un petit nid douillet du centre-ville, à la fois excitée et terriblement triste de quitter Paris, les parents, les amis...

Lors de la première réunion d'information, on nous a dit qu'on passerait la meilleure année de notre vie ici. On parie ?

Leeds Town Hall